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Un phare à Paris

Où l’on rencontre un artiste qui fait du recyclage.

Nous sommes au début des années 1850, et l'architecte Auguste Émile Delange est terriblement déçu : il vient d’être recalé lors d’un concours aux Beaux-Arts de Paris. Son dessin préparatoire pour la réalisation d’un phare n’a pas convaincu… Mais si son projet est refusé, Delange ne s’avoue pas vaincu. Il n’a pas travaillé pour rien ! 

Projets de phares, concours à l’École des Beaux-Arts, 1851. De gauche à droite, les dessins de Léopold Amédée Hardy, Jean Juste Gustav Lisch, Auguste Émile Delange et Jean-Edmé-Victor Pertuisot, publiés dans la Revue générale de l’architecture et des travaux publics, 1852, pl.9.

L’artiste est fier de l’originalité de sa proposition. Le phare, en hommage à un physicien, devait prendre la forme d’une immense femme habillée à l’antique. Et pour tenir sa fonction lumineuse, la sculpture aurait eu à ses côtés une grande lampe tempête.

Heureusement, au cours des années 1850, avec les nombreux travaux qui transforment Paris, les architectes ne manquent pas de travail. C’est à cette époque qu’est notamment tracée la rue de Turbigo, dans le Marais…

L’occasion pour Delange de ressortir son dessin ! 

Photo : Chabe01, CC BY 4.0

Auguste Émile Delange, Cariatide du 57 rue de Turbigo, vers 1858. Photo :  CVB CC BY 4.0

Il le propose pour l’un des immeubles à construire dans cette rue. Le phare se change alors en cariatide, une statue donnant l'impression de soutenir un balcon. Dans son nouveau rôle, la jeune femme gagne des ailes plus grandes et, surtout, sa lampe est remplacée par un sac digne des dames élégantes du quartier. Cette fois, le projet de Delange est retenu, et sa cariatide se déploie sur trois étages au 57 rue de Turbigo !

Depuis, les passants s’interrogent : quel personnage Delange a-t-il voulu représenter ? Un ange bien intentionné, raconte l'écrivain Raymond Queneau dans sa chronique Connaissez-vous Paris publiée dans un quotidien à la fin des années 1930. 

Comparaison entre le dessin original de 1851 et la cariatide de 1858

Cet ange, nous dit l’auteur, aurait soufflé les numéros gagnants de la loterie à un chanceux qui, reconnaissant, aurait décidé de commander cette gigantesque effigie. Mais l'explication de Queneau n’a pas convaincu ses contemporains, car à l’époque, tout le monde surnomme l’ange de la rue de Turbigo "la femme qu’a l’sac"… tout simplement. 

"Rien n'est jamais perdu pour celui qui refuse l'échec." Frédéric Dard

En savoir plus

Sur l'ange de la rue de Turbigo

Sur Connaissez-vous Paris ? de Raymond Queneau

Sur la transformation de Paris sous le Second Empire

Sur Auguste Émile Delange (très courte biographie)

Racontée par Claire Commissaire

Plus d'information sur le rédacteur

Iconographiée par Aude Niclas

Jeu concours

Image du jeu-concours

Quel est le nom grec de cette déesse ?

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