Début des années 1970, Belgique. Le jeune Johan Creten est ravi : malgré leurs faibles moyens, ses parents ont réussi à l’emmener à la mer pour les vacances d’été.
Tout joyeux, le petit garçon s’amuse à créer des constructions en bois flotté. Hélas, ces œuvres éphémères sont vite emportées par les vagues et la marée. Heureusement, plusieurs décennies plus tard, Johan Creten tient sa revanche...
En effet, le petit garçon est devenu un artiste confirmé. Et pour l’édition 2024 de la Triennale Beaufort, on lui commande une œuvre qui sera exposée en plein air sur le littoral de Flandre, justement là où sont ancrés ses souvenirs d’enfance !
Johan Creten a l’idée d’y installer une grande sculpture en bronze, posée entre les dunes et la mer. Il s’agit d’une femme nue, debout, dont la longue chevelure s’inspire des anciennes coiffes des femmes de pêcheurs du Nord.
Placée entre la terre et le grand large, elle évoque plusieurs images : celle de la bienveillante "mère patrie" de son créateur et celle de la "mer nourricière", source d’abondance.
C’est d’ailleurs un hareng qu’elle tient dans ses mains (et qui donne son titre à la statue). Avec ce choix, Creten fait un clin d’œil à la région côtière belge. Ce poisson a longtemps assuré la survie de la population locale ! Durant le terrible hiver de 1942-1943, en pleine Seconde Guerre mondiale, on raconte même que les harengs échoués sur la plage étaient si nombreux qu’ils ont sauvé les habitants du coin de la famine.
Cette fois-ci, Johan Creten n’a pas pris de risques : il s’est assuré que son hommage émouvant aux bienfaits de la mer ne serait pas emporté par les vagues ! L’artiste, aidé d’une équipe de 45 personnes, a placé sous la sculpture un socle solidement enfoncé dans le sable.
De toute évidence, la femme au hareng ne bougera pas de sitôt…
"Ce qu’il faut mettre dans l’espace, il faut que ce soit fort, généreux et surtout juste." Johan Creten
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Cette figure n’est pas la seule à avoir investi le littoral de Flandre… Jusqu’au 3 novembre, une vingtaine d’œuvres est présentée dans le cadre de la Triennale d’art contemporain Beaufort24. Elles ont ainsi rejoint les 52 sculptures restées sur place à la suite des éditions précédentes.
Le concept ? Chaque artiste s’est vu confier un lieu dans une des stations balnéaires de la côte et a créé une œuvre unique sur place. Pour découvrir toutes les œuvres, il faut donc emprunter le tram le plus long du monde, qui relie toute la côte !
Vous avez envie de prolonger encore un peu les vacances ? Pour visiter cette exposition aux dimensions exceptionnelles, préparez votre séjour ici.
Vous pouvez aussi tenter de remporter un week-end à la découverte de la Triennale en participant à ce petit quiz spécialement concocté par Artips. À la clé, deux nuits d’hôtel et des tickets de tram pour explorer le littoral à votre rythme !