Où l’on apprend que l’on peut révolutionner l’art (presque) sans quitter son grenier.
James Ensor, Autoportrait au chapeau de fleurs, 1883, huile sur toile, Collection Mu.ZEE, Ostende. Photo : Hugo Maertens
1880. Le jeune peintre James Ensor quitte Bruxelles avec fracas. Il est profondément déçu par l’enseignement qu’il a suivi à l’Académie des Beaux-Arts, bien trop conventionnel à son goût. Lui n’a qu’un rêve : renouveler la peinture et ses sujets ! De plus, sa ville natale, Ostende, lui manque terriblement.
L’artiste en herbe retourne donc vivre chez ses parents et installe son atelier dans le grenier familial. Une décision qui va s’avérer judicieuse, car c’est bien à Ostende que jaillit l’étincelle qui va révolutionner son art...
James Ensor, Nature morte avec chinoiseries, 1906, huile sur toile, Collection KMSKA, Musée royal des Beaux-Arts, Anvers. Photo : Rik Klein Gotink
Dans cette station balnéaire où il a grandi, Ensor se sent libre de créer ce qu’il souhaite.
Et il fait d’ailleurs feu de tout bois : c’est d’abord l’intimité familiale, puis le magasin de babioles tenu par sa mère qui lui inspirent ses tableaux. Toutes sortes d’objets étranges - coquillages, masques, éventails, squelettes d’animaux - y attendent de trouver preneur auprès des touristes... et finissent par se retrouver dans les toiles de l’artiste.
James Ensor, Masque et crustacés, 1891, huile sur toile, Musée royal des Beaux-Arts, Anvers
En les associant à des fleurs et des légumes, Ensor crée des natures mortes totalement nouvelles, à l’atmosphère étrange et fantastique. Mais sa créativité ne s’arrête pas là.
À Ostende, l’artiste s’attaque au genre du paysage. Pour cela, il se rend dans les dunes aux alentours de la ville pour observer les jeux de lumière sur la mer. Avec ses toiles très colorées, il tâche de capturer toutes ces variations de manière complètement originale.
James Ensor, Vue de Mariakerke (à Ostende), 1901, huile sur toile, Collection Mu.ZEE, Ostende. Photo : Adri Verburg
Ensor a décidément bien fait de rentrer à Ostende ! En quelques années, il parvient à donner naissance à un univers personnel.
Et s’il provoque l’incompréhension du public, le jeune homme sera bientôt reconnu comme un grand artiste d’avant-garde. Tout ça, sans quitter sa ville chérie…
James Ensor, Le squelette de la peinture, 1896, huile sur toile, collection KMSKA, Musée royal des Beaux-Arts, Anvers. Photo : Rik Klein Gotink
"J’ai reçu une pluie de critiques : depuis, je ne lâche plus mon parapluie." James Ensor
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James Ensor, Roses, 1892, huile sur toile, Musée royal des Beaux-Arts, Anvers
Bien sûr, sa ville de cœur n’est pas en reste : Ostende organise de nombreux événements pour dévoiler toute la palette de l’artiste. Rendez-vous donc à la Maison Ensor ou encore au Mu.ZEE pour Rose, Rose, Rose à mes yeux, une exposition qui confronte les natures mortes éblouissantes d’Ensor à celles de ses contemporains. Sortez les agendas : c’est jusqu’au 14 avril !
Maison de James Ensor, office du tourisme d'Ostende. Photo : Nick Decombel
Et ce n’est pas tout : pour cette année dédiée à Ensor, Visit Flanders et Artips vous ont concocté un quiz pour tester vos connaissances sur le célèbre peintre. À la clé, la promesse de passer un week-end en duo à Ostende ! L’occasion d’en prendre plein les mirettes dans la ville même qui a inspiré l’artiste…