Où l'on voyage en Belgique en compagnie des impressionnistes.
James Ensor, Autoportrait au chapeau de fleurs (détail), 1883, huile sur toile, Collection Mu.ZEE, Ostende. Photo : Hugo Maertens
Claude Monet, La Jetée de Fécamp par gros temps, 1881, huile sur toile, 54 x 73 cm, collection privée, États-Unis
Début 1880, Belgique. Le jeune peintre James Ensor a de l’ambition à revendre : il souhaite devenir le meilleur artiste d’avant-garde de son pays! Pour révéler son talent au public, il décide de se pencher sur les dernières nouveautés de la peinture en France...
Là-bas, ce qui triomphe, c’est l’impressionnisme. Ensor n’a jamais eu l’occasion de voir une toile de cette école mais il découvre les descriptions des œuvres dans les journaux.
Et si les photos en noir et blanc ne leur rendent pas justice, il cherche à appliquer les recettes de l’impressionnisme... ou du moins ce qu’il en comprend !
Sa Mangeuse d’huîtres dépeint donc une scène moderne de la vie quotidienne, aux couleurs pures et à la lumière éclatante.
En 1886, c’est la consécration pour Ensor : pour la première fois, des toiles de Monet et consorts sont présentées à Bruxelles, aux côtés de la fameuse Mangeuse d’huîtres !
Hélas, la découverte de ces toiles "en vrai" semble décevoir l’artiste: il ne voit pas de couleurs vives et brutes, comme il l’imaginait, mais plutôt des tons clairs et naturels qu’il trouve fades.
James Ensor, La Mangeuse d'huîtres, 1882, huile sur toile, 135 x 112 cm, Musée Royal des Beaux Arts, Anvers, Belgique
Qu’importe : si Ensor reste attaché à la lumière, il va l’exploiter autrement. Il décide donc de s’en servir pour exprimer ses sentiments dans des tableaux qui s’éloignent de la réalité.
Fini le quotidien impressionniste, l’artiste ambitieux imagine des épisodes mystiques et des autoportraits, souvent sur un ton satirique. Le tout avec des couleurs particulièrement éclatantes! Sa toile Adam et Ève chassés du paradis, au style radicalement nouveau, cause même le scandale en Belgique.
James Ensor, Adam et Ève chassés du Paradis, 1887, huile sur toile, 205 x 245 cm, Musée Royal des Beaux Arts, Anvers, Belgique
Ensor a ainsi réussi à tracer sa propre voie, loin de tous les courants... jusqu’à devenir une figure majeure de l’art d’avant-garde belge. Mission réussie !
James Ensor, L'intrigue, 1890, huile sur toile, 89,5 x 149 cm, Musée Royal des Beaux-Arts, Anvers, Belgique
"La forme de la lumière, les déformations qu'elle fait subir à la ligne n'ont pas été comprises avant moi." James Ensor
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Cliquez sur l'image pour découvrir la vidéo de présentation de l'exposition du KMSKA ''Ensor, rêves fantasques. Au-delà de l’impressionnisme'' !
En 2024, c’est l’année James Ensor en Belgique! Pour apprécier son style unique, rendez-vous à Anvers à partir du 28 septembre : le KMSKA met à l’honneur l’artiste et ses contemporains dans Ensor, rêves fantasques. Au-delà de l’impressionnisme.
Et ce n’est pas tout : trois autres expositions exceptionnelles permettent d’explorer son univers fabuleux. Ses gravures ont pris place au musée Plantin-Moretus, ses mascarades au musée de la Mode, et le musée de la Photographie décrypte son influence sur la photo contemporaine. Décidément, Anvers s’est mis aux couleurs (éclatantes) d’Ensor!
Pour prolonger un peu le plaisir, Visit Flanders et Artips vous proposent aussi de vous (re)tester sur la carrière étonnante d’Ensor. En jeu, plusieurs indispensables pour vos visites d’Anvers comme des tote-bags et des blocs-notes. Alors, bonne chance !