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Miss Caméra

Où l'on rencontre une photographe qui change d'objectif.

Germaine Kanova, Une colonne de véhicules et de blindés de la 1re armée française traverse le Rhin sur le pont flottant de Mannheim, 3 avril 1945 © Germaine Kanova/ECPAD/Défense, 2025

1944, Seconde Guerre mondiale. La photographe Germaine Kanova arrive en France, peu après le débarquement allié en Normandie.

Londres, c’est terminé ! L’artiste vient d’abandonner son studio où elle a pourtant tiré le portrait de nombreuses célébrités. Engagée dans la France libre, elle ne veut plus se contenter de fabriquer des affiches de propagande ou de photographier le général de Gaulle. Elle veut aider davantage...

En novembre, Germaine Kanova décide donc de s’engager au Service cinématographique des armées. Sa mission ? Suivre les troupes françaises, informer et participer à la propagande des Alliés.
En effet, les combats sont difficiles à la fin de l’année 1944 : il faut maintenir le moral des soldats et emporter l’adhésion de l’opinion publique.

Germaine Kanova, Des zouaves du 2e bataillon de zouaves portés, unité affectée au Combat Command 3 (CC3), sont postés devant Fützen (Allemagne), 26 avril 1945 © Germaine Kanova/ECPAD/Défense, 2025
Cliquez ici pour en apprendre plus sur Germaine Kanova dans l'exposition de Port-Louis

Germaine Kanova, Un soldat, probablement le caméraman Gilles Auzias de Turenne, du Service cinématographique de l’armée (SCA), se repose sur le capot de son véhicule, 10 avril 1945 © Germaine Kanova/ECPAD/Défense, 2025

L’artiste, devenue photographe de guerre, troque ainsi son atelier pour la boue du terrain. Pendant des mois, la voilà qui photographie le front alsacien puis allemand, en restant au plus près des échanges de tirs et donc des soldats. Ceux-ci, impressionnés par son courage, la surnomment "Miss Caméra" !

En plus du danger quotidien, Germaine Kanova est ébranlée par la découverte des camps de concentration, qu’elle juge "innommables". En mai 1945, elle est même appelée à Port-Louis, près de Lorient, pour prendre les images de l’exhumation de dizaines de corps de résistants fusillés. Cette mission est essentielle : ces photos doivent servir de preuves des crimes nazis.

Germaine Kanova, Les dépouilles exhumées des résistants fusillés par les Allemands sont déposées dans des linceuls puis des cercueils par des prisonniers allemands, 23 mai 1945, Port-Louis © Germaine Kanova/ECPAD/Défense, 2025

Mais Germaine Kanova ne s’arrête pas à ces photos documentaires. Elle réalise aussi de nombreux clichés qui montrent son humanisme : ses portraits de soldats français souriants magnifient le courage de ces jeunes hommes engagés dans les combats pour la liberté.

L’artiste s’attache aussi à montrer les victimes, de manière digne et respectueuse, et se prend d’affection pour ses camarades d’infortune, dont elle montre l'épuisement.

Ainsi, lorsqu’elle démissionne en septembre 1945, épuisée par ces mois de guerre, elle laisse derrière elle plus de 1 750 clichés. Autant de témoignages précieux du regard d’une artiste d’exception !

Germaine Kanova, Utilisation d'une longue-vue binoculaire depuis un poste d'observation, 30 décembre 1944 © Germaine Kanova/ECPAD/Défense 

"Par son courage et son sang-froid, a réussi à obtenir des documents cinématographiques d’un intérêt exceptionnel." Citation pour la Croix de Guerre de Germaine Kanova

En savoir plus

Pour faire le point sur Germaine Kanova, direction la citadelle de Port-Louis, près de Lorient ! Une exposition passionnante, co-organisée par le Musée national de la Marine et l’Établissement de communication et de production audiovisuelle de la Défense (ECPAD), y raconte les missions de l’une des premières photographes de guerre française.

Aboutissement d’années de recherches, l’exposition Germaine Kanova. Regard d’une photographe sur la Libération dévoile ainsi le destin trop méconnu de cette grande figure, libre et aventurière, sur les lieux mêmes de l’un de ses reportages les plus émouvants.

À ne pas manquer, c’est jusqu’au 4 janvier 2026 !

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