Ferdinand Gueldry, Autoportrait, publié dans Nos peintres dessinés par eux-mêmes de Mlochowski de Belina, Paris, 1883
1984, club d’avironde Joinville-le-Pont. Michel Roussiet, un historien qui enquête sur le passé des bords de Marne, découvre d’intrigantes photographies jaunies. Sur ces prises de vue, on discerne des peintures du 19esiècle où figurent des scènes de canotage animées. Seulement, impossible d’y lire le nom du peintre…
Heureusement, notre historien ne rechigne pas devant une enquête. Après avoir écumé de nombreuses archives, il parvient à identifier l’auteur des toiles, un certain Ferdinand Gueldry né en 1858. Ce Parisien aisé a fait ses armes aux Beaux-Arts de Paris et dans l’atelier du célèbre peintre Jean-Léon Gérôme, rien que ça !
Ferdinand Gueldry, L'écluse de Molesey, 1896, huile sur toile, 240 x 165 cm, Musée intercommunal de Nogent-sur-Marne
Il s’est ensuite fait connaître pour ses représentations d’activitésnautiques comme l’aviron. Ses tableaux capturent toute l’effervescence qui entoure ces pratiques sportives naissantes. En préférant de telles scènes contemporaines à des sujets historiques ou mythologiques, Ferdinand Gueldry se positionne comme un artiste moderne.
Le peintre a d’autres bonnes raisons de s’intéresser à cette discipline : lui-même a remporté plusieurs prix d’aviron et co-fondé la Société nautique de la Marne, l’ancêtre du club d’aviron où l’historien a découvert les photos !
Ferdinand Gueldry, L'écluse, 1888, huile sur toile, 167 x 211 cm, Musée des Beaux-Arts de Reims
Ferdinand Gueldry, Match annuel entre la Société nautique de la Marne et le Rowing club, 1883, huile sur toile, 60 x 100 cm, Musée intercommunal de Nogent-sur-Marne
C’est justement la victoire des rameurs de son club, reconnaissables à leurs maillots rayés bleu et blanc, que Gueldry dépeint dans son Match annuel entre la Société nautique de la Marne et le Rowling club. Un tableau au réalisme saisissant : on ressent la liesse de la foule agglutinée sur le pont, alors que l’arbitre marque la fin de la course avec son drapeau.
Mais revenons à notre enquête : Roussiet remonte la trace des héritiers Gueldry en Suisse, où l’artiste a passé les dernières années de sa vie. Flattés que l’on s’intéresse au travail de leur père, tombé dans l’oubli, ils travaillent main dans la main avec l’historien. Grâce à eux, les toiles si vivantes de Gueldry ont pu retrouver le chemin des musées !
Ferdinand Gueldry, En barque sur la Marne, 1906, huile sur toile, 47 x 61 cm, Musée intercommunal de Nogent-sur-Marne
"Il ne s'agit pas de peindre la vie, il s'agit de rendre vivante la peinture." Pierre Bonnard
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Les rameurs de Gueldry ont rejoint le musée Marmottan Monet, où ils tiennent compagnie aux cyclistes de Signac et aux enfants patineurs de Monet.
Eh oui, la passionnante exposition En jeu ! Les artistes et le sport (1870-1930) raconte comment les disciplines sportives, devenues loisirs de masse, ont envahi les œuvres modernes. Leur vitesse, leur recherche de perfection et leurs valeurs ont inspiré les artistes... dont certains se sont essayés au vélo et à la rame!
Alors pour admirer des exploits sportifs ce printemps, direction le musée Marmottan Monet à Paris. C’est jusqu’au 1er septembre et garanti sans effort ni courbatures !
Racontée en partenariat avec le musée Marmottan Monet
