L’histoire de l’art est souvent racontée comme une suite de personnages exceptionnellement créatifs, avec une ribambelle de suiveurs dans leur sillage. Un peu simpliste, cette vision ? Absolument ! D’abord parce que les artistes s’influencent les uns les autres : le "génie" seul dans son coin n’est qu’une fable.
Mais surtout, certaines révolutions artistiques surviennent grâce au travail de personnes qui ne sont pas à proprement parler des artistes…
C’est par exemple le cas d’Alexandre Lefranc. Héritier d’une entreprise de couleurs plus que centenaire, cet industriel ne se contente pas de commercialiser les peintures mises au point par ses ancêtres. Proche des artistes, comme le montre son portrait par Jean-François Millet, il cherche à comprendre leurs besoins et à y répondre.
Théodore Rousseau, L'Abreuvoir, école de Barbizon, huile sur bois, 42 x 64 cm, Musée des Beaux-Arts de Reims
Vessies de porc utilisées pour transporter la peinture, avant 1850. Photo : Lefranc Bourgeois Archives
Au milieu du 19e siècle, quand Alexandre prend les rênes de l’entreprise Lefranc, plusieurs de ses clients se mettent à peindre en extérieur. C’est notamment le cas des peintres de Barbizon, dont fait partie Millet. Pour transporter la peinture, on stocke alors la pâte dans des vessies de porc. Le problème, c’est qu’à partir du moment où la vessie est percée, la peinture sèche rapidement et se perd.
10 tubes de peinture, de 1900 à 1970. Photo : Lefranc Bourgeois Archives
Au cours des années 1840, un peintre américain trouve une façon de retarder ce phénomène en stockant la peinture dans des tubes en plomb. Avec l’extrémité du tube enroulée, il peut ouvrir et refermer ce contenant à volonté, et sa peinture sèche nettement moins vite.
Mais elle sèche néanmoins, car ce système de fermeture artisanal n’est pas étanche. C’est là qu’Alexandre Lefranc entre en scène avec un petit ajout qui change tout : un bouchon.
Innovations dans la conservation de la peinture pendant 300 ans. Photo : Lefranc Bourgeois Archives
Auguste Renoir, La Grenouillère, 1869, huile sur toile, 66 x 81 cm, Nationalmuseum, Stockholm
Il reprend le principe du tube en métal, mais choisit l’étain, qui altère moins les couleurs, et le ferme hermétiquement au moyen d’un pas de vis sur lequel les artistes peuvent serrer un bouchon amovible !
Commercialisée en 1859, cette innovation fait le bonheur de ses amis de Barbizon, puis de leurs successeurs impressionnistes, qui s’en saisissent pour peindre avec gourmandise la lumière changeante du jour !
La maison Lefranc Bourgeois vient de fêter ses 304 ans ! Aujourd'hui, elle continue d’aider les artistes à créer en toute liberté. Et pas seulement ceux qui en ont fait leur métier…
Lefranc Bourgeois pense en effet à tous ceux qui, en amateur, se lancent dans la création artistique en leur disant : "Osez peindre !"
Découvrir le programme "Osez peindre" de Lefranc Bourgeois.
Racontée en partenariat avec Lefranc Bourgeois
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