Où l’on rencontre un sultan qu’on ne laisse pas sur le carreau.
Mosquée bleue d'Istanbul, Turquie, 1609-1616
1609, Constantinople (actuelle Istanbul). À une époque où son âge d’or semble passé, l’Empire ottoman connaît une période de troubles. Pour affirmer sa puissance, le jeune sultan Ahmed Ier a alors une idée brillante : il demande à l’architecte Sedefhar Mehmet Ağa de lui construire la mosquée la plus splendide du monde musulman. Si le plan de l’édifice laisse déjà présager un bâtiment monumental, notre souverain a vraiment la folie des grandeurs en ce qui concerne le décor intérieur...
Intérieur de la mosquée bleue. Photo : Christian Perez, CC BY 3.0
Grand amateur de céramique d’Iznik, Ahmed Ier souhaite en effet que les murs de l’édifice religieux en soient ornés.
Pourquoi d’Iznik particulièrement ? C’est qu’à partir de la seconde moitié du 15e siècle, cette ville devient le lieu de production d’objets en céramique, inspirés de la porcelaine chinoise à décor bleu et blanc extrêmement populaire à l’époque. Leur succès est tel qu’un prédécesseur d’Ahmed Ier a ordonné que les artisans d’Iznik se dévouent uniquement aux productions impériales !
Plat en céramique d'Iznik aux motifs floraux et feuilles saz, 1545-1550, bleu de cobalt, 39 cm de diamètre, British Museum, Londres
Depuis, les céramistes n’ont cessé d’améliorer leur art : le bleu des motifs est bientôt rejoint par le turquoise puis par des teintes de vert, de rouge… Ces couleurs sont associées pour dessiner les végétaux, les formes géométriques et la calligraphie des œuvres. Cette direction artistique convient particulièrement à un monument dédié au culte musulman, puisque la figuration d’idoles, donc les représentations humaines, y est proscrite. Les motifs floraux évoquent d’ailleurs le jardin du paradis.
Intérieur de la mosquée bleue, recouvert de panneaux de céramique d'Iznik
Mais la production effrénée à Iznik ne suffit pas à répondre à la demande d’Ahmed Ier : il faut démonter des carreaux d’autres édifices pour en orner la mosquée !
Panneau à motif de calligraphie sur la mosquée de Süleymaniye, Istanbul, Turquie, 1550-1557. Photo : Moonik, CC BY SA 3.0
Tuiles décoratives en céramique d'Iznik à l'intérieur de la Mosquée Bleue. Photo : Helen Simonsson, CC BY 2.0
Cela en valait la peine : la "mosquée bleue", devra son surnom à ses 21000 carreaux de céramique... tant et si bien que son nom officiel de “mosquée Sultanahmet” (c'est-à-dire "Sultan Ahmed") a été oublié. Sans rancune cependant, puisque le sultan donne son sobriquet au quartier alentour, véritable centre historique de la ville encore aujourd’hui !
"Un jardin, même tout petit, c’est la porte du paradis." Marie Angel
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