Où l’on fait des plongeons en plein cœur du Sahara.
Béla Domonkos, Portrait de Laszló Almásy, 1995, Musée Géographique Hongrois, Érd. Photo : Léphaft Áron, CC BY 2.5
Années 1930. L’aventurier Laszló Almásy part en expédition au cœur du Sahara. Ce comte hongrois se passionne pour l’oasis légendaire de Zerzura que personne n’a jamais réussi à localiser. Il espère la découvrir et surtout s’emparer de l’or qu’on dit s’y trouver ! Mais c’est un tout autre trésor qui l’attend...
Pour trouver Zerzura, Almásy explore leplateau de Gilf al-Kabir, dans le sud-ouest de l’Égypte. Ce lieu aride n’est alors pas cartographié : voilà pourquoi il attise la curiosité de notre aventurier.
Après des jours de recherches vaines, Almásy décide de faire une pause à l’ombre. C’est alors qu’il tombe sur de curieux abris rocheux : ceux-ci sont ornés de peintures visiblement très anciennes ! Sur les parois, on distingue des mains négatives (c’est le contour de la main qui est peint, à la manière d’un pochoir), des dessins de grandes bêtes et de nombreuses figures humaines… dont certaines flottent à l’horizontale, tournées vers la droite.
Peintures rupestres de la Grotte des nageurs, entre 8 000 et 4 000 avant notre ère, Gilf al-Kabir, Égypte. Photo : Roland Unger, CC BY 3.0
Peintures rupestres de la Grotte des nageurs, représentation des "nageurs". Photo : Roland Unger, CC BY 3.0
Pour le comte, pas de doute : ces figures sont préhistoriques et elles représentent des nageurs ! Elles prouveraient donc que l’eau abondait dans cette région maintenant désertique. À l’époque, cette idée est loin de faire l’unanimité. Lors de la publication de son livre, les éditeurs d'Almásy invitent eux-mêmes les lecteurs à se méfier de cette hypothèse loufoque.
L'avion de László Almásy dans le désert, 1929
Vue de la falaise de Gilf al-Kabir vers Wadi Sura, Égypte, ancienne région du Sahara Vert. Photo : Clemens Schmillen, CC BY 4.0
Des décennies plus tard pourtant, grâce à d’autres fouilles archéologiques, les scientifiques finiront par donner raison à Almásy. À l’époque néolithique, entre 8 000 et 4 000 avant notre ère, la région était bel et bien une savane chaude et humide à la végétation luxuriante. Au moment où sont réalisées les peintures rupestres, le Sahara était "vert" !
Mais ces personnages sont-ils vraiment des nageurs ? A priori, non. Selon les chercheurs, il s’agirait plutôt de défunts flottant dans l’au-delà, préfigurant les croyances égyptiennes. Comme quoi, de fausses hypothèses permettent parfois d’arriver à une conclusion juste !
Quant à l’oasis de Zerzura, personne ne l’a encore trouvée…
"Pour bien nager, un joli caleçon de bain ne vaudra jamais une étendue d’eau." Léo Campion
Bravo aux gagnants du tirage au sort, Isabelle B. et Philippe G. !
Chacun gagne un livre, des livrets Artips ou un accès illimité à nos parcours culturels en ligne.
À partir de demain, les compteurs sont remis à zéro, et le concours reprend.
Bonne chance à vous !
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