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Où l’on voit une livraison faire marche arrière.

Enfin la paix ! En 1746, un traité vient mettre fin à trois ans de guerre entre la Perse, c’est-à-dire l’actuel Iran, et l’Empire ottoman. Un échange de cadeaux diplomatiques est alors prévu pour sceller cet accord. Et il s’agit de mettre le paquet…

Le sultan ottoman Mahmud Ier demande à des artisans de confectionner un jambiya, un poignard à la lame courbée que l’on porte traditionnellement à la ceinture dans les pays de la péninsule arabique.

Bien sûr, ce jambiya sera tout sauf ordinaire.

Poignard de Topkapi, 1746, or, émeraudes, diamants, verre émaillé et acier, 35 cm, Trésor impérial du Palais de Topkapi, Istanbul. Photo : DR

Manche du poignard de Topkapi, 1746. Photo : DR
Cliquez sur l'image pour découvrir les détails du manche du poignard

Les artisans soignent le fourreau en or, en le recouvrant de diamants et en le décorant finement d’un panier de fruits en verre coloré.

Mais c’est le manche du poignard, surtout, qui attire l’attention avec ses trois énormes émeraudes.
Cette pierre précieuse constitue un cadeau particulièrement apprécié dans le monde islamique, le vert ayant une forte portée symbolique.

D’abord, c’est la couleur du Prophète, notamment celle de son turban selon la tradition. C’est aussi la teinte associée au paradis, puisqu’elle évoque une nature luxuriante et fertile.

Les pierres précieuses ont donc été attentivement choisies.

Khizr Khan Khwaja, un des prophètes de l'islam, (détail) vers 1760, Bibliothèque nationale de France, Paris

Montre du poignard de Topkapi, 1746. Photo : DR

Pour couronner le tout, un capuchon au bout du manche se soulève, révélant la présence d’une petite montre de fabrication anglaise !

Une fois l’objet terminé, en 1747, les ambassadeurs ottomans se mettent en route, direction la Perse. Mais en arrivant à la frontière, surprise : ils apprennent que le souverain Nadir Chah, à qui était destiné le cadeau, vient d’être assassiné !
Ni une ni deux, les Ottomans font demi-tour avec le précieux poignard et les autres présents. Le jambiya rejoint alors le trésor royal du palais de Topkapi, aujourd'hui devenu un musée. Quant aux cadeaux offerts par le roi perse, ils sont, eux, parvenus à destination et sont exposés dans le palais aux côtés du poignard !

Palais de Topkapi, Istanbul, 2015. Photo : falco

"Donner avec ostentation, ce n’est pas très joli ; mais ne rien donner avec discrétion, ça ne vaut guère mieux." Pierre Dac

En savoir plus

Sur les trésors du palais de Topkapi

Sur l’histoire de l’Empire ottoman

Sur les jambiyas (en anglais)

Racontée par Victoria Lemaire

Plus d'information sur le rédacteur

Iconographiée par Charlotte Dubus-Hamel

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