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À vos cornes, prêts, peignez !

Où l'on assiste à la rencontre entre un rhinocéros et un Vermeer.

Cliquez pour voir Dalí peindre au zoo de Vincennes en 1955. Vidéo : INA

Johannes Vermeer, La Dentellière, 1669-1671, huile sur toile, 24 x 21 cm, Musée du Louvre, Paris

Zoo de Vincennes, 1955. Le peintre Salvador Dalí s'installe devant son chevalet. Il teste un nouveau procédé consistant à peindre aux côtés de son camarade François. Or, François n'est pas un confrère artiste, mais… un rhinocéros.

Tout commence lorsque le petit Salvador, âgé de 9 ans, découvre La Dentellière, une toile de Vermeer. C'est un coup de foudre : pour lui, cette œuvre incarne la perfection absolue ! Rien d'étonnant, donc, à ce que Dalí décide quelques années plus tard de réinterpréter le chef-d’œuvre du maître flamand. Mais au lieu de représenter une jeune femme à son ouvrage, l'artiste peint en fait trois cornes de rhinocéros !
Si le rapport ne saute pas forcément aux yeux, il est très clair pour Dalí qui explique : "Après trois ans, j'ai découvert que La Dentellière était une corne de rhinocéros".

Cette découverte, le peintre la doit à la méthode paranoïaque-critique, qu'il a lui-même inventée. Elle vise, par le biais d’un délire volontairement déclenché, à percevoir des associations inattendues entre différentes images.

Salvador Dalí, L'Épingle, étude pour Le Portrait rhinocérontique de La Dentellière de Vermeer, 1955, fusain et sanguine sur papier, 10 × 14,5 cm, collection particulière. Photo : Robert Descharnes © Descharnes & Descharnes sarl © Adagp, Paris, 2025

À droite : Salvador Dalí, Étude paranoïaque-critique de La Dentellière de Vermeer, 1955, huile sur toile, 27 x 22 cm, Guggenheim Museum, New York. Photo : Salvador Dalí, Fundació Gala-Salvador Dalí, Figueres © The Solomon R. Guggenheim Foundation, New York © Adagp, Paris, 2025
Pour en savoir plus sur les animaux dans l'œuvre de Dalí

Salvador Dalí, L’Aventure prodigieuse de la dentellière et du rhinocéros, projet d’affiche pour le film éponyme de Dalí et Robert Descharnes et la revue Rhinocéros, 1959, gouache, grattage et collage sur épreuve photographique, 34 × 27,1 cm, collection particulière. Photo : Robert Descharnes © Descharnes & Descharnes sarl © Adagp, Paris, 2025

Et malgré ce qu'elle a d'étonnant, les raisons de cette association pourraient bien tenir aux similarités de composition. Dans le tableau de Vermeer, les lignes de force convergent vers l'aiguille. Dalí, lui, choisit de peindre ses cornes de rhinocéros dans une disposition similaire. Mais le plus spectaculaire doit encore se produire.

Pour terminer son tableau, l'artiste déménage son atelier au zoo pendant quelques heures. Assis devant l'enclos du rhinocéros François, le peintre complète sa toile avec une dentellière décomposée, le tout avec un pain posé en équilibre sur sa propre tête…

Si ce projet en surprend plus d'un, il marque le caractère unique de l’œuvre de Dalí. Obsédé – entre autres – par le rhinocéros, l'artiste est resté célèbre pour ses représentations animales, qui ne manquent pas de piquant !

"La peinture est la face visible de l'iceberg de ma pensée." Salvador Dalí

En savoir plus


Et vous, vous êtes plutôt rhinocéros, papillon, ou minotaure ? Entre obsession et création, chimères et figures mythologiques, le bestiaire de Dalí transporte le spectateur dans un univers fantastique unique.

Pour en savoir plus sur son œuvre polymorphe, rendez-vous à l'espace culturel départemental Lympia à Nice, où l'exposition gratuite "Salvador Dalí : divines créatures" se tiendra du 19 juillet au 23 novembre 2025.

Le parcours présente 96 œuvres rarement exposées où l'on voyage avec Dalí de l’Espagne à l'Amérique pour découvrir ses rêves, son inconscient, ou encore sa contribution au mouvement surréaliste.
🐜 Pour en savoir plus sur l'exposition 🦏

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Bravo aux gagnantes du tirage au sort, Christine B. et Muriel M., que nous allons contacter par email très rapidement.

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 À partir de demain, les compteurs sont remis à zéro et le concours reprend. Bonne chance !

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