Où l’on rencontre une photographe globe-trotteuse.
Jane Shackleton, Portrait de Bríd Mullen, 1895, îles d'Aran, gélatino-bromure d’argent. Photo : Royal Society of Antiquaries of Ireland
Banlieue de Dublin, 1895. La photographe irlandaise Jane Shackleton est depuis peu rentrée de son voyage dans les îles d’Aran lorsqu’elle reçoit un colis auquel elle ne s’attendait pas : une paire de collants en laine…
Ce cadeau vient d’une fileuse que Shackleton a rencontrée et prise en photo pendant son excursion. La photographe a pris soin d’envoyer un tirage du portrait à son modèle ; aux anges, celle-ci lui a en échange confectionné et envoyé des bas !
Jane Shackleton, photographie des îles d'Aran, fin du 19e siècle, gélatino-bromure d’argent. Photo : Royal Society of Antiquaries of Ireland
Il faut dire qu’à l’époque, se faire tirer le portrait est un privilège qui appartient aux personnes aisées. Mais Jane Shackleton arrête son objectif devant des sujets plutôt atypiques : depuis les années 1880, elle immortalise des écoliers ou des moissonneurs, mais aussi des maisons en pierre, des églises, des voies ferrées… Voyageant souvent en bateau, la photographe arpente l’Irlande d’ouest en est pour photographier ses paysages, ses villages et ses habitants.
Jane Shackleton, photographies des îles d'Aran, fin du 19e siècle, gélatino-bromure d’argent. Photo : Royal Society of Antiquaries of Ireland
Plaque au gélatino-bromure d'argent. Photo : Le Chronoscaphe, DR
Si cette grande voyageuse peut s’adonner à sa passion, c’est grâce à une technologie reposant sur les plaques photographiques sèches au gélatino-bromure d’argent. Le principe reste le même qu’avant : on utilise une plaque de verre recouverte d’une émulsion sensible à la lumière. Seulement, jusque-là, l’émulsion devait être préparée quelques minutes avant l’emploi. Un peu contraignant lorsque l’on travaille en extérieur et que l’on doit déplacer son équipement !
Avec la plaque sèche prête à l’emploi, tout change, donnant à des photographes comme Jane Shackleton une liberté nouvelle.
Vingt-cinq ans durant, l’Irlandaise ne cesse de photographier son pays, au gré de ses escapades le long de la rivière Shannon ou du Grand Canal. Si les originaux ont pour la plupart été perdus, plusieurs milliers de tirages des photographies de Shackleton subsistent, nous laissant une trace unique et émouvante de l’histoire de son pays !
Jane Shackleton, photographie des îles d'Aran, fin du 19e siècle, gélatino-bromure d’argent. Photo : Royal Society of Antiquaries of Ireland
"Soyez toujours à la recherche de nouvelles sensations." Oscar Wilde
En savoir plus
Cliquez sur l'image pour découvrir le programme détaillé de l'Irish Week. Photo : Damien Boisson-Berçu
L'œuvre photographique captivante de Jane Shackleton trouve une résonance toute particulière cette semaine, puisque l’Irlande est à l’honneur lors de la Semaine de l'Irlande, du 11 au 18 mars ! C’est l’occasion de célébrer la culture irlandaise à travers des expositions dans toute la France et de nombreux événements.
Rendez-vous au Centre Culturel Irlandais à Paris pour participer par exemple à un festival du cinéma irlandais, ou pour découvrir Old Ireland in Color, une exposition de photographies d’archives soigneusement colorisées. Des images plus vraies que nature de l’Irlande que Jane Shackleton a connue et immortalisée !
Photographie colorisée par John Breslin et Sarah-Anne Buckley
Racontée en partenariat avec l'Office de Tourisme de l'île d'Irlande
Jeu concours
Quel artiste ayant travaillé pour le roi Louis XIV a peint ce tableau ?