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J’enlève le haut

Où l'on découvre comment intéresser les étudiants à l’anatomie.

Joseph Hickel, Portrait de l'Empereur Joseph II, 18e siècle, huile sur toile, 92 x 73 cm

1780, Florence. Le musée d’histoire naturelle accueille un invité prestigieux : Joseph II, l’empereur du Saint Empire romain germanique en personne ! 

Curieux, le voilà qui se penche sur une sculpture de femme. Cette dernière n’est pas banale : elle a le ventre ouvert et les intestins à l’air…

Il s’agit d’une "Vénus anatomique", une sculpture de cire montrant un corps disséqué. Ces statues ont un but pédagogique : elles sont bien pratiques pour enseigner l’anatomie. Pas besoin de s’infliger les désagréments d’une vraie dissection !  

Clemente Susini, Vénus anatomique, 18e siècle

La sculpture peut se démonter, couche par couche, pour dévoiler les muscles, les organes internes et même le système nerveux. Le tout est à la fois très détaillé et très réaliste, car les artistes comme Clemente Susini copient de véritables organes disséqués.

Mais ces Vénus ne sont pas que de simples outils pour étudiants en médecine : ce sont aussi de réelles œuvres d'art !

D'après Clemente Susini, Vénus anatomique, 19e siècle, cire, Musée de la faculté des Sciences, Montpellier. Photo : Marc Dantan 

Antonio Canova, Vénus Victrix, 1808, marbre de Carrare, 200 cm de haut, Galerie Borghèse, Rome. Photo : Architas 

Inspirées des Vénus antiques, elles sont représentées dans des poses alanguies. Leurs cheveux sont véritables, leurs yeux sont en perles de verre, certaines ont des bijoux… Même le très grand sculpteur Canova salue le "mérite artistique" des œuvres de Susini.

Si ces Vénus anatomiques sont si belles, c’est pour une bonne raison : pour les pédagogues de l’époque, il faut séduire les étudiants et leur donner envie d’apprendre. 
Mais comment rendre l’image de la mort plaisante ? Avec ses Vénus morbides et sensuelles, Susini propose sa réponse...

Joseph II ne s'y trompe pas. Il discerne très vite le potentiel que les Vénus anatomiques peuvent avoir. Ni une, ni deux, il commande près de 1 000 sculptures qui se retrouvent à traverser les Alpes, à dos de mule, direction l’université de médecine de Vienne !

Clemente Susini, Vénus anatomique, 17e siècle, cire, Musée Poggi, Bologne 

Clemente Susini, Vénus anatomique, 18e siècle, cire, Josephinum, Musée d'Histoire de la Médecine, Vienne. Photo : Joanna Ebenstein 

"On ne peut juger de la beauté de la mort que par celle de la vie." Lautréamont 

En savoir plus

Sur les Vénus anatomiques

Sur les modèles anatomiques dans les musées de médecine
 
Sur les modèles anatomiques en cire (en vidéo)

Racontée par Estelle Rünneburger

Plus d'information sur le rédacteur

Iconographiée par Aude Niclas

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