Où l’on découvre un trésor qui attise de nombreuses convoitises.
L. Roger, Jean Testard, "Vue du Garde-Meuble de la Couronne", détail, Vues pittoresques des principaux édifices de Paris, 1787-1789, estampe, 19 x 15 cm, Musée Carnavalet, Histoire de Paris. Il s'agit aujourd'hui de l'Hôtel de la Marine.
Paris, en pleine nuit. Plusieurs silhouettes escaladent la façade du Garde-Meuble. Arrivées au premier étage, elles brisent un carreau pour s’introduire dans les lieux et pour s’emparer d’un fabuleux trésor. En effet, c’est là que sont rassemblés des milliers de pierres précieuses, couronnes, colliers, diamants, émeraudes et perles... Ce sont les bijoux de la Couronne de France !
Cette scène a lieu au cœur de la Révolution française, le 11septembre 1792. Les malfrats profitent de la confusion du moment pour organiser l’un des plus grands casses de l’histoire.
Dirigés par un certain Paul Miette, ils volent une partie des bijoux, témoins des fastes de la monarchie, et reviennent même plusieurs soirs d’affilée pour prendre le reste.
Le vol est découvert quelques jours plus tard et choque les Parisiens. Il faut deux ans pour retrouver les deux tiers des bijoux, les autres ayant disparu ou été revendus à l’étranger.
Augustin Duflos, Laurent Rondé, Couronne de Louis XV, 1722, rescapée du cambriolage de la Révolution, pierres précieuses vendues pendant la Troisième République
Mais ce n’est pas la fin des mésaventures des bijoux de la Couronne. Certes, la collection s’agrandit au fil du 19e siècle, notamment avec des commandes à de prestigieux joailliers comme Nitot et Kramer, mais elle est à nouveau dispersée en 1887. Et cette fois-ci de façon tout à fait légale, puisque la jeune République française vend plusieurs pièces pour renflouer ses caisses vides.
Pages du catalogue de la vente des joyaux de la Couronne, parues dans L'Illustration, 23 avril 1887
Celles qu’on garde prennent la direction du Louvre. Le musée tente par la suite, non sans mal, de procéder à des rachats, comme pour le diadème de l’impératrice Eugénie en 1992.
Mais le 19 octobre 2025, patatras ! Le vol de neuf de ces bijoux fait la une des journaux du monde entier. Eh oui, en plus des circonstances rocambolesques du forfait, ces œuvres faisaient partie des rescapées de la collection et les derniers témoins d’une histoire tumultueuse...
Diadème de la parure des reines Marie-Amélie et Hortense, 1800-1825, diamants et saphirs, 6,2 x 10,7 cm, volé au Musée du Louvre en octobre 2025
"Les pierres précieuses brillent en toute saison et même par temps sombre." Matshona Dhliwayo
En ces jours difficiles, l’équipe Artips apporte son soutien au Louvre et à tous les musées qui ont été victimes de vols, du musée Adrien Dubouché de Limoges à celui des Lumières de Langres, en passant par le muséum d’Histoire naturelle. Nous avons une pensée particulière pour leurs agents ainsi que ceux et celles qui ont pour mission de protéger notre patrimoine et de le rendre visible au public !
Dans cette actualité culturelle maussade, on a quand même une bonne nouvelle : Les Yeux de Mona, le roman de Thomas Schlesser qui raconte l'initiation à l'art et à la beauté de la jeune Mona à travers 52 chefs-d'œuvres, vient de sortir dans une version richement illustrée.
Un magnifique cadeau à s'offrir... ou à glisser sous le sapin dans deux mois ! Vous pouvez feuilleter des extraits de cet ouvrage édité par Beaux Arts Éditions et Albin Michel par ici, mais surtout, Artips vous en offre 3exemplaires.