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Paris, nid d’espions

Où l’on rencontre un espion qui n’a pas le permis de tuer.

Défilé de haute couture, scène tirée du film Roberta de William A. Seiter, 1935. Photo : extrait du film

Début du 20e siècle, dans un défilé de mode parisien. Dans le public, un homme triture sa cravate depuis dix bonnes minutes. Plutôt suspect… 

Ce n’est en effet pas pour l’ajuster, mais pour prendre des photos ! Un appareil y est dissimulé (avec la discrétion de l’époque) afin de ne rien manquer des dernières nouveautés de la haute couture. Mais quels secrets va-t-il exploiter ?
Notre espion s’empresse ensuite de se rendre dans un atelier clandestin, qui produit à toute vitesse des contrefaçons à partir des photos. Nous sommes loin d’un agent secret au service de Sa Majesté, mais face à un cas d’espionnage industriel. Le but est d’obtenir pour le compte d’une entreprise - ou plus rarement d’un État - des informations permettant un avantage commercial sur ses concurrents.  

Dans la contrefaçon de la haute couture, au début du 20e siècle, les copies sont parfois proposées en vente avant même les pièces originales ! Ce qui, bien sûr, diminue les ventes des maisons de couture, et nuit à leur réputation avec des produits de moins bonne qualité. 

Appareil photo-cravate d’Edmond Bloch, 1890, Musée Suisse de l'Appareil Photographique, Vevey 

Plus généralement, il est bien pratique pour une entreprise de mettre la main sur les plans top secrets de la concurrence. D’ailleurs toutes les informations sont bonnes à prendre : stratégie commerciale, techniques et procédés spécifiques, données sur les clients… 

Pour cela l’espionnage industriel a recours à des méthodes illégales, c’est d’ailleurs ce qui le caractérise. Si notre espion a pris des clichés de modèles pas encore sortis, d’autres méthodes sont moins inoffensives. Certains ont recours à du vol, quand d’autres pratiquent la corruption, voire surveillent et menacent les employés des concurrents…

Ce type d'espionnage n’est pas toujours facile à détecter et à faire condamner. La célèbre couturière Madeleine Vionnet est parvenue à faire progresser la protection de la mode, à l’issue d’un grand procès en 1921. Et elle avait ses propres méthodes : elle prenait en photo ses créations comme garantie, et apposait son empreinte digitale sur l’étiquette. De quoi donner du fil à retordre aux faussaires !

Anonyme, copie illégale de la robe "petits chevaux" de Madeleine Vionnet, 1925, The Museum at FIT, New York. Photo : FIT, CCBY 2.0

Griffe de la maison Madeleine Vionnet, déposée au Tribunal de Commerce de la Seine en 1931, ruban de soie imprimé violet, 15 x 3 cm, avec logo, signature, empreinte et numéro. Photo : Diktats, DR

"L'espionnage serait peut-être tolérable s'il pouvait être exercé par d'honnêtes gens." Montesquieu 

En savoir plus

Sur la protection d'une invention par un brevet (une anecdote à retrouver sur notre site)

Sur le "dépôt de modèle" pratiqué dans la mode d’avant-guerre

Sur la propriété intellectuelle dans l'industrie de la mode

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