Où l’on découvre un magasin qui pousse à la réflexion.
Cliquez pour découvrir l'expérience en entier. Image de l'expérience menée pour l'association RNIB, 2021, capture d'écran via YouTube
Image de l'expérience menée pour l'association RNIB, 2021, capture d'écran via YouTube
Londres, 2021. Une nouvelle supérette ouvre ses portes. Curieux, les passants entrent, parcourent les rayons, mais s’arrêtent vite, bouche bée… Il y a un truc qui cloche. Les emballages de tous les articles sont uniformes: pas de nom, pas de marque, rien. Si l’on attrape un sachet, pas moyen de savoir s’il s’agit de riz, de pâtes, ou de tout à fait autre chose! L’instant d’incompréhension passé, l’employé du magasin dévoile l’explication.
"C’est l’expérience quotidienne des personnes non-voyantes et malvoyantes quand elles font leurs courses". Eh oui, cette mise en scène est uneopération de sensibilisation au manque d’accessibilité des personnes en situation de handicap visuel.
Bien entendu, il existe déjà des solutions. Par exemple, les boîtes de médicaments présentent systématiquement unétiquetage en braille. On pourrait faire pareil sur tous les produits, non ?
Cela nécessiterait d’adapter pas mal d’emballages ou alors d’imprimer des étiquettes spéciales en relief. Sans oublier de s’accorder sur les informations à inclure. Si certaines enseignes ont adopté de bonnes pratiques, il n’y a aucune obligation ni directive officielle sur ce sujet…
Boîte de médicaments avec inscription en braille. Photo : DR
On peut aussi se faire accompagner. C’est le but de l’association Un regard pour toi, dont les bénévoles aident les personnes aveugles dans leurs achats vestimentaires. Mais pour faire son shopping de manière autonome, il faut imaginer autre chose.
L’association a donc ouvert un magasin adapté, avec plusieurs innovations. On trouve des étiquettes brodées en braille pour ceux qui le lisent, mais aussi des puces connectées, reliées à un synthétiseur vocal, qui décrit les habits à haute voix.
Et le sujet est loin d’être anecdotique quand on sait que la France compte plus de 200000 aveugles et malvoyantsprofonds, et près d’un million de malvoyants moyens.
Exemple d'étiquette en braille présente dans le magasin, 2022. Photo : DR
Magasin de l'association : le tapis rouge sert de repère. Photo : Laetitia Duarte
L’expérience du magasin londonien constitue une mise en lumière astucieuse de la question, mais ne montre qu’un exemple parmi toutes les situations dans lesquelles ces personnes se sentent exclues. Bref, il y a encore du chemin à parcourir !
"La joie de vivre ne s'achète ni au supermarché ni même dans les magasins de luxe." Pierre Rabhi
Une semaine particulière...
Jusqu'à dimanche, c'est laSemaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées, un enjeu qui nous tient à cœur chez Artips.
Alors on a décidé de rassembler sur notre site un ensemble de ressources utiles sur le sujet. Vous y trouverez d'incroyables histoires tirées de nos archives qui mettent en avant des personnalités en situation de handicap, mais aussi deux parcours en ligne totalement gratuits, pour ceux qui veulent s'informer sur les troubles "dys" et pour ceux qui aident au quotidien une personne en situation de handicap.