Portrait de Chavela Vargas vers 1960. Photo : Ysunza/Music Box Films
Années 1950, Mexico. Dans les bars et les cabarets de la capitale, une interprète nommée Chavela Vargas fait forte impression avec son poncho, son pantalon d’homme et sa voix grave. Dans une de ses compositions, elle chante même "mets ta main ici Macorina", explicitant par un geste le contenu homoérotique des paroles ! Il faut dire que cette trentenaire qui n’a pas froid aux yeux se forge depuis vingt ans un personnage et un style à part...
Née au Costa Rica, celle qu’on surnomme Chavela quitte encore adolescente son pays et une famille qui ne l’aime pas beaucoup. Une destination s’impose : Mexico, d’où viennent alors tous les grands artistes hispanophones.
Cliquez pour découvrir la chanson Macorina Portrait de Chavela Vargas, vers 1950. Photo : DR
Portrait de Chavela Vargas, vers 1970. Photo : DR
C’est dans les bars qu’elle est repérée par José Alfredo Jiménez, chanteur et compositeur réputé de musiqueranchera, genre typiquement mexicain.
Chavela Vargas connaît une notoriété grandissante en interprétant notamment les rancheras que Jiménez écrit pour elle, un répertoire qui fait référence à un univers paysan masculin, voire machiste. L’artiste s’approprie ces codes : elle interprète les chansons d’amour à des femmes sans en changer les paroles, boit des litres de tequila et fume le cigare ! Mais elle imprime une patte bien personnelle à ces morceaux.
Cliquez pour découvrir Chavela Vargas dans le film de Pedro Almodóvar, La Flor de mi secreto, 1995
Chavela Vargas se passe ainsi des mariachis, c’est-à-dire de l’ensemble comprenant violons et guitare basse, pour ne s’accompagner que d’une ou deux guitares. Chargée d’émotion, presque théâtrale, sa voix prend toute la place sur scène.
Son originalité est récompensée par de grands succès dans les années 1960 et 1970, avant que la dépression et l’alcoolisme ne l’éloignent de la musique pendant de longues années.
Ce n’est que dans les années 1990 qu’elle peut remonter sur scène, soutenue notamment par le réalisateur Pedro Almodóvar. Elle enregistre même un dernier album à l’âge de 93 ans, terminant en beauté une trajectoire musicale décidément unique !
Chavela Vargas vers 2000. Photo : DR
"Je prends avec moi des valises chargées d’émotions que je vais vider sur scène." Chavela Vargas
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