Fin du 19e siècle. Pendant ses cours de sciences au séminaire, le jeune Henri Breuil entend parler des origines de l’humanité. Un sujet qui l’intrigue immédiatement ! Son professeur lui souffle alors une idée : "Il y a en matière de préhistoire quelque chose à faire, et vous devriez vous y appliquer." Une suggestion qui ne tombe pas dans l’oreille d’un sourd…
Bientôt, le séminariste profite de ses congés estivaux pour se rendre sur des sites préhistoriques. Doué d’un bon coup de crayon, il croque des œuvres paléolithiques découvertes par des archéologues : sculptures d’ivoire, bas-reliefs, gravures… Pour Breuil, c’est "le coup de foudre". Une fois ordonné prêtre, il demande à ne pas être rattaché à une paroisse afin de se consacrer à sa recherche. Et quelle recherche !
Fresque représentant un troupeau, grotte du Font-de-Gaume, environ 15 000 avant J.C
Avec deux autres pionniers, Breuil découvre en 1901 le site majeur des Combarelles, une grotte ornée de presque 600 figures d’animaux, puis celui de Font-de-Gaume, classé monument historique dès l’année suivante. Un tournant déterminant car à l’époque, peu de scientifiques s’intéressent aux peintures pariétales (qui ornent les grottes) !
Très peu de grottes ornées sont alors connues, et on doute de leur authenticité, ne sachant pas les situer chronologiquement. Mais la découverte des Combarelles et de Font-de-Gaume, que l’on parvient à dater, change la donne : elle prouve que la pratique de l’art rupestre, c'est-à-dire réalisé sur des roches, est extrêmement ancienne.
Par la suite, Breuil va de site en site pour effectuer au pastel des relevés des œuvres et ainsi participer à dater, recenser et interpréter ces œuvres encore méconnues. L’abbé, devenu un scientifique aguerri, grimpe sur les rochers, se glisse dans des interstices… et calque - dans des positions parfois très inconfortables - les formes représentées sur les parois.
Un travail d’endurance qui lui permet notamment de publier un inventaire considérable, Quatre cents siècles d’art pariétal. Breuil propose une synthèse inédite de l’art préhistorique en Europe, inspirant des générations de chercheurs et lui valant la première chaire consacrée à cette discipline au Collège de France en 1929. Le "pape de la Préhistoire" mérite bien son surnom !
"L’art rupestre est une forme d’expression qui transcende les barrières du temps et de l’espace, nous permettant de ressentir une connexion intime avec nos lointains ancêtres." Abbé Henri Breuil
Curieux de découvrir les œuvres préhistoriques qui ont fasciné Henri Breuil ? C’est l’objet de l'exposition "Préhistomania" au Musée de l’Homme, produite par le Muséum national d’Histoire naturelle et l’Institut Frobenius.
Tout en immersion, le parcours de visite donne à voir une impressionnante quantité de relevés issus des expéditions du 20e siècle.
L’occasion de rencontrer les figures pionnières de l’étude de l’art rupestre et de revivre les aventures épiques qui ont façonné la discipline. Une plongée captivante dans les chefs d’œuvre des grottes ornées à réserver ici !
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Racontée en partenariat avec le Musée de l'Homme et validée par Jean-Louis Georget
Jeu concours
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