Où l’on découvre des petits cerveaux boostés aux arbres.
Photo : Towfiqu barbhuiya
Lorsqu’un enseignant note qu’un enfant regarde plus souvent par la fenêtre qu’au tableau, ce n’est généralement pas pour le féliciter. Pourtant, si l’on se fie aux conclusions d’une étude espagnole en épidémiologie environnementale, observer un paysage naturel améliore les résultats scolaires !
Pour parvenir à cette conclusion, l’équipe du professeur Payam Dadvand a suivi plus de 2 500 élèves dans 36 écoles primaires de Barcelone.
Pour chaque enfant, âgé en moyenne de 8 ans ½, les chercheurs ont calculé la quantité d’arbres et d’espaces verts situés dans un rayon de 250 mètres autour du lieu d’habitation, puis dans les 50 mètres autour de l’école. Pour finir, ils ont estimé la végétation disponible entre l’école et le domicile de l’élève.
Durant l’année scolaire 2012-2013, les élèves ont passé quatre tests cognitifs – un par trimestre – ce qui a permis de démontrer que la mémoire de travail de tous les enfants a progressé, pendant que leur inattention baissait. À cet âge, rien de plus normal, puisque le cerveau est en plein développement.
Photo : Caleb Oquendo
Mais là où l’étude de Payam Dadvand devient intéressante, c’est qu’elle note une bien meilleure évolution de la mémoire de travail des élèves ayant la chance d’étudier dans des environnements plus verts !
C’est en effet chez les enfants scolarisés dans les écoles ayant le plus d’arbres dans leurs cours et à proximité que les progrès sont les plus importants.
Photo : Chu Chup Hinh
Photo : Darina Belonogova
Bien sûr, de nombreux facteurs peuvent expliquer ce résultat. Le professeur Dadvand note par exemple que les arbres réduisent la pollution de l’air, ce qui permet un meilleur développement cérébral, et que les quartiers les plus boisés sont très souvent les plus favorisés socialement. Mais après avoir pris tous ces facteurs en considération, l’étude montre toujours une différence dans les résultats. Pour le chercheur, cela prouve que contempler régulièrement la nature a un effet bénéfique sur le développement cérébral.
Alors, faut-il inciter les enfants à rêver en regardant par la fenêtre ? On ne perd rien, en tout cas, à planter plus d’arbres autour des écoles !
En savoir plus
Dans son livre Naturel, Pourquoi voir, sentir, toucher et écouter les plantes nous fait du bien, Kathy Willis recense et analyse les découvertes les plus récentes sur l’influence de la nature sur notre santé physique et mentale. L’importance de la végétation dans le développement cérébral des enfants est ainsi l’un des nombreux sujets abordés par cette professeure de biodiversité de l’Université d’Oxford.
Offrant un large tour d’horizon, l’autrice s’intéresse également à l’état de la recherche en sylvothérapie, cette pratique japonaise (shinrin-yoku) qui réduit l’anxiété, observe nos réactions lorsque nous touchons certains bois, ou explique comment certains parfums de fleurs nous apaisent.
"Près d’un grand arbre, on échappe au givre." Proverbe chinois
Racontée en partenariat avec les éditions du Seuil
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