Au Nigeria, le football est roi. Pas très original ? En effet : selon les estimations, il y aurait entre 3 et 4 milliards de footballeurs amateurs à travers le monde. Mais ce qui sort de l’ordinaire, c’est qu’au Nigeria, le football est également une source d’énergie renouvelable…
Eh oui, depuis 2015, l’éclairage nocturne de l’un des stades de la ville de Lagos est alimenté par les muscles des joueurs ! Comment est-ce possible ? Grâce à des convertisseurs d’énergie placés sous la pelouse du stade.
Appelés capteurs piézoélectriques, ces mécanismes contiennent des matériaux cristallins (du quartz, par exemple) ayant la particularité de produire une charge électrique lorsqu’ils subissent une pression ou une déformation. Quand un footballeur court ou marche au-dessus de l’une des dalles piézoélectriques, l’énergie mécanique de son impulsion est ainsi convertie en énergie électrique.
Chaque fois qu’une dalle piézoélectrique est activée, elle produit en moyenne 7 watts d’électricité. De quoi alimenter une ampoule pendant une seconde. Mais alors, l’éclairage du stade fluctue selon l’intensité des matchs ?
Dalles Pavegen fonctionnant sur le même système. Photo : Pavegen
Non, heureusement : pour éviter de transformer le terrain en boîte de nuit à lumière stroboscopique, les convertisseurs piézoélectriques alimentent des batteries qui stockent l’électricité et la restituent de façon continue. Et ces batteries sont également rechargées en journée par des panneaux photovoltaïques.
Aujourd’hui, des dalles piézoélectriques semblables à celles du stade de Lagos équipent de nombreux lieux à forte fréquentation dans le monde : gares, centres commerciaux, rues piétonnes…
Mais surtout, la piézoélectricité permet désormais de récupérer l’énergie du bruit et de la convertir en électricité. Grâce à des cils mis en mouvement par les ondes sonores, les autoroutes ou les pistes d’aéroports pourraient devenir de nouvelles sources d’énergie !
Stade de Lagos. Photo : S. Aderogba, CC BY-SA 4.0.
En savoir plus
À l’occasion du concours Science Factor, des élèves d’un collège du Havre se sont attaqués à la conversion du bruit en énergie renouvelable. Leur projet, qui a reçu le "prix coup de cœur", propose d’équiper des bus électriques de capteurs piézoélectriques qui rechargeraient ainsi leurs batteries.