Photographie issue de l'article "Testing Murphy's Law: Urban Myths as a Source of School Science Projects", The School Science Review, Robert A. Matthews, 2001
2000, Grande-Bretagne. Un jeune garçon vient de terminer de beurrer sa vingtième tartine, mais comme les dix-neuf précédentes… elle termine par terre ! Avec un tel score, il serait facile de le qualifier d’enfant le plus maladroit du royaume. Pourtant, cet écolier est loin d'être seul dans son cas ! Ses camarades ont déjà fait tomber des milliers de toasts : 21 000 exactement.
Ces écoliers suivent en fait les instructions du physicien Robert Matthews, célèbre pour avoir démontré - théoriquement - que la tartine tombe plus souvent du côté beurré. Le chercheur y voit une confirmation de la fameuse “loi de Murphy”, un adage pessimiste selon lequel tout est voué à mal se terminer ! Matthews n’a plus qu’à valider la théorie par l’expérience. Mais plutôt que de demander à son doctorant de faire tomber 21 000 tartines, il a imaginé cette expérience de sciences participatives.
Dans la première expérience, toutes les tartines sont consciencieusement beurrées, puis placées dans une assiette que l’expérimentateur incline jusqu’à la chute. Les résultats sont conformes à la théorie :dans 62 % des cas, la tartine tombe du côté beurré. L’effet est même statistiquement assez fort pour être perceptible après une quinzaine de chutes seulement.
Les élèves ont bien une hypothèse pour expliquer le phénomène : c’est le beurre qui alourdirait un côté de la tartine. Eh bien non ! Après 1 000 lancers de tartine sans beurre, ils ont montré qu’elles tombaient elles aussi du côté… qui aurait dû être beurré.
Photographie issue de l'article "Testing Murphy's Law: Urban Myths as a Source of School Science Projects"
Deuxième hypothèse, la hauteur de chute. Cette fois-ci, les élèves font tomber leur petit-déjeuner d’une hauteur de 2,5 mètres, plutôt que d’une table standard d’un mètre. Et c’est gagné, la tartine ne tombe du côté beurré que dans 47 % des cas !
Le secret de la tartine, c’est donc la table : en tombant d’une hauteur d’un mètre, le toast n’a pas le temps de faire un tour complet. Et puisque nos tables sont conçues d’après notre taille, nous sommes donc condamnés, en tant qu’espèce, à faire tomber nos tartines du côté beurré…