Quand il commence à parler de papillons, le physicien Serge Berthier est intarissable. Il va même jusqu’en Guyane pour en observer. C’est là-bas qu’il trouve notamment le morpho, son préféré car ses ailes d’un bleu éclatant pourraient bien révolutionner la production d’énergie renouvelable. C’est en tout cas l’avis de notre scientifique…
La passion de Serge Berthier débute des années plus tôt par un cadeau de l’un de ses professeurs : Maurice Françon, également physicien, lui offre un presse-papier en résine dans lequel est pris un morpho.
Mais ce spécimen est bien triste : il a perdu toutes ses couleurs ! C’est d’ailleurs pour l’inciter à se pencher sur cet étrange phénomène que Françon fait ce présent à son élève. Ce dernier se plonge aussitôt dans la nanostructure des ailes du papillon.
Papillon morpho. Photo : Maureen Barlin, CC BY 2.0
Papillon morpho. Photo : C. P. Ewing, CC BY 2.0
Il comprend alors que, si le papillon n’est plus d’un bleu éclatant une fois coulé dans la résine, c’est parce qu’il ne renvoie plus la lumière de la même manière. En fait, l’aile du papillon n’est pas bleue par la présence d’un pigment, elle est de cette couleur par sa manière de renvoyer une partie seulement du spectre de la lumière.
Papillon morpho. Photo : Robert Pittman, CC BY 2.0
Cette découverte ouvre dès lors un nouveau champ de recherche à Serge Berthier. Il observe en effet que, de la même manière, le morpho réagit aux infrarouges en fonction de ses besoins.
Lorsqu’il est soumis à une forte chaleur, le papillon rayonne des infrarouges par ses ailes, ce qui lui permet de faire descendre sa température corporelle. À l’inverse, en cas de froid, il peut absorber plus d’infrarouges dans la lumière solaire et ainsi se réchauffer.
Pourquoi est-ce intéressant dans le domaine des énergies renouvelables ? Parce que les panneaux photovoltaïques perdent de leur efficacité lorsqu’ils surchauffent (ennuyeux pour des équipements solaires…). En imitant la nanostructure des ailes du morpho, on pourrait donc les garder au frais, même sous un soleil de plomb !
En savoir plus
Comme Serge Berthier, de nombreux scientifiques observent la nature pour créer des technologies plus vertes. C’est ainsi que les pales des éoliennes ont été améliorées grâce à l’observation des nageoires de baleines, comme nous vous le racontons sur le site J’apprends l’énergie.
D’ailleurs, en parlant de soleil et de J’apprends l’énergie, si vos enfants sont déjà nostalgiques des vacances, offrez-leur de prolonger l’été avec Mon plein d'énergie !
Gratuit, ce cahier d’activités destiné aux élèves de CM1 et CM2 permet de découvrir ou revoir le programme scolaire en s’amusant et en découvrant le domaine des énergies.
Racontée en partenariat avec J'apprends l'énergie
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