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Une sacrée force de frappe

Où l’on découvre un concours qui permet de faire sa publicité.

Championnat d'Europe de dactylographie, vue générale, 7 octobre 1928. Bibliothèque nationale de France, Paris. Photo : Agence Rol

1911, Grenoble. Les cliquetis mécaniques résonnent sans s'arrêter ! Rassemblées dans une pièce, une soixantaine de personnes tapent frénétiquement sur leur machine à écrire, l’air tendu. Y aurait-il du courrier en retard ?

Pas du tout, il s’agit d’un concours de vitesse. Les participantes sont dactylographes (leur métier est de taper à la machine) et elles ont vingt minutes pour écrire le plus vite possible. 
La Manufacture de Saint-Étienne, qui fabrique justement des machines à écrire, a inscrit deux candidates, dont une qui finit deuxième, frappant 58 mots par minute. Joli score ! Une bonne occasion de féliciter son employée, non ? La Manufacture profite plutôt du concours comme d’un argument commercial pour son modèle, la TYPO, et pour démontrer la supériorité de son clavier.  

Publicité pour la machine à écrire TYPO, 1912, Manufacture d'armes et cycles de Saint-Étienne

Publicité pour la machine à écrire TYPO avec le clavier ZHJAY, publié dans le Catalogue de la Manufacture française d'armes et cycles de Saint-Étienne, 1920, Bibliothèque nationale de France, Paris
Cliquez ici pour découvrir l'exposition "Machine arrière #2 : Machine à écrire" de la Cité des sciences et de l'industrie

Pour comprendre, il faut revenir un peu en arrière. La machine à écrire perce aux États-Unis en 1874 avec le succès de la Remington. À l’époque, il a bien fallu trouver une manière de disposer les lettres sur le clavier. La théorie couramment admise est que son concepteur a dispersé les touches pour éviter d’avoir à côté des combinaisons de lettres qu’on retrouve souvent en anglais, par exemple "th", ceci afin d’empêcher que la machine ne se coince. 

Ce clavier, désigné comme le QWERTY, d’après ses premières lettres, connaît une variante en France, mais dont l’origine reste obscure : l’AZERTY. Oui, le même que notre clavier actuel ! Mais il n’a jamais été spécialement pensé pour notre langue et n’est pas très ergonomique. 

À l’inverse, la Manufacture de Saint-Étienne munit ses machines du "clavier français" ZHJAY, qui a été mûrement réfléchi. 

Publicité pour la machine à écrire Remington 10 et 11, 1909. Photo : Lincoln Financial Foundation Collection

Clavier ZHJAY, publié dans le Larousse Illustré, 1911

Basé sur une analyse statistique de la langue, il regroupe les lettres les plus fréquentes au milieu pour augmenter la vitesse de frappe et diminuer la fatigue. 

Mais aussi optimisé soit-il, il est arrivé trop tard : aucun clavier n’a détrôné l’AZERTY, déjà ancré dans les habitudes. Parfois, ce ne sont pas les meilleures idées qui gagnent, mais les premières arrivées…

"Portez ce vieux whisky au juge blond qui fume." Phrase d’entraînement à la dactylographie, elle contient toutes les lettres de l’alphabet 

En savoir plus

L’histoire de la machine à écrire a profondément marqué son époque, à la fois symbole d’émancipation et de modernité, mais aussi marqueur social. La Cité des sciences et de l’industrie nous aide à y voir plus clair avec son exposition "Machine arrière #2 : Machine à écrire". 

L’exposition nous fait voyager dans le temps pour découvrir comment la machine à écrire a accompagné les évolutions de la société. Un passionnant parcours immersif nous emmène notamment au cœur des bouleversements sociaux de 1936, où cet objet tient un rôle de premier plan. 

La série d’expositions "Machine arrière" est consacrée à des inventions majeures liées à la communication. Ne manquez surtout pas ce deuxième volet ! 

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