1976. Jeux Olympiques de Montréal.Nadia Comăneci s'apprête à passer l'épreuve des barres asymétriques. Cette gymnaste roumaine est toute jeune : elle n’a même pas quinze ans. Et pourtant, son passage est très attendu…
Nadia Comăneci au Jeux Olympiques de Montréal, 1976. Photo : Comité Olympique et Sportif roumain, CC BY-SA 3.0
Depuis des décennies, c’est en effet l’URSS qui domine la discipline aux JO. Mais cette année-là, la roue pourrait tourner en faveur de la Roumanie. Aux derniers championnats d’Europe, Nadia Comăneci a remporté 4 des 5 épreuves qu’elle a passées ! Qui sait ce dont elle sera capable ?
L’épreuve olympique commence et la gymnaste s'élance, enchaînant les figures aériennes d’une grande difficulté technique avec une grâce et une précision surnaturelles.
Une telle virtuosité acrobatique, on n’avait jamais vu ça ! De retour sur la terre ferme après ce passage prodigieux, Nadia Comăneci aperçoit le score sur le tableau numérique : 1.00.
Nadia Comăneci aux Jeux Olympiques de Montréal, 1976. Photo : Comité Olympique et Sportif roumain, CC BY-SA 3.0
Pourquoi une note aussi basse ? Les juges ont-ils repéré une faute grave pendant sa performance ? En réalité, il s’agit d’un 10.0, la note parfaite, mais le tableau numérique n'était pas conçu pour afficher un tel score… Et pour cause, Nadia Comăneci est la toute première gymnaste à décrocher un 10.0 aux Jeux !
Nadia Comăneci regardant le tableau d'affichage olympique indiquant son score parfait de 10.0 affiché comme 1.00, Montréal, 1976
Nadia Comăneci au Jeux Olympiques de Montréal, 1976. Photo : Comité Olympique et Sportif roumain, CC BY-SA 3.0
Et la jeune Roumaine ne s'arrête pas en si bon chemin : les jours suivants, la gymnaste va décrocher cette note parfaite... à sept reprises. Un événement exceptionnel dans l’histoire de la gymnastique artistique, aujourd’hui impossible.
Car depuis 2005, la notation sur 10 est remplacée par une combinaison de deux notes évaluant d’une part la difficulté technique, d’autre part l’exécution artistique.
Une méthode qui a plusieurs vertus : elle permet au jury d’exprimer des distinctions plus fines entre les performances et d’accorder une plus grande place à l’artistique.
En décrochant la première note parfaite aujourd’hui inatteignable, Nadia Comăneci aura définitivement marqué l’histoire de sa discipline !
Georgeta Gabor, Teodora Ungureanu, Nadia Comăneci les bras levés, Mariana Constantin, Gabriela Trușcă et Anca Grigoraș réprésentant l'équipe roumaine, Jeux Olympiques de Montréal, 1976. Photo : Mariana Constantin K, CC BY-SA 4.0
"J'ai d'abord cru à une erreur. Puis il y a eu un énorme fracas, une explosion de joie : c'était un 10." Nadia Comăneci