Épreuve de 100 mètres nage libre aux Jeux Olympiques de Paris, 1924 Cliquez sur l'image pour voir un extrait de l'épreuve
Johnny Weissmuller aux Jeux Olympiques
de Paris, 1924, CC0
1924. Alors que les Jeux Olympiques de Paris approchent à grands pas, les États-Unis placent de grands espoirs en Johnny Weissmuller, un jeune prodige de la natation. Il est le premier homme à avoir terminé le 100 mètres nage libre en moins d’une minute, un exploit !
Cependant, un
obstacle l’attend : il n’a pas la nationalité
américaine, ce qui l’empêche de concourir
aux JO sous cette bannière…
En effet, Weissmuller est né à Freidorf,
dans l’Empire austro-hongrois, avant
d’arriver aux États-Unis avec ses parents
alors qu’il n’a que quelques mois. Il n’est
donc pas américain, et comme l’Empire
austro-hongrois a depuis peu été
démantelé, Weissmuller se retrouve
apatride.
Pour résoudre ce casse-tête et lui permettre de concourir aux JO, sa famille se met d’accord : notre nageur va emprunter en cachette l’acte de naissance de son cadet, "Peter John Weissmuller", né aux États-Unis. Il échange donc date et lieu de naissance avec son petit frère… devenu son grand frère sur le papier, donc !
Après avoir ainsi contourné le pépin,
direction Paris et les JO. Là, Weissmuller
enchaîne les victoires : il ne remporte pas
moins de trois médailles en natation et
une en water-polo !
L'équipe de water-polo de l'Illinois Athletic Club of
Chicago en 1928. Johnny Weissmuller est
debout, 2e en partant de la gauche, CC0
Les années qui suivent, il continue de battre des records et de décrocher des médailles, avec sa technique de nage toute particulière, puisqu’il effectue le crawl la tête hors de l’eau, une habitude empruntée au water-polo.
Affiche du film Tarzan Escapes, 1936, où Jonny
Weissmuller interprète Tarzan, CC0
Weissmuller devient ainsi une vraie star des
bassins, mais aussi sur grand écran, où il
incarne dès 1932 le mythique Tarzan,
toujours sans révéler le secret de sa
pirouette administrative.
Et dire que les États-Unis auraient pu
passer à côté d’une de leurs légendes pour
une histoire de papiers, cela donne à
réfléchir !
"Notre vraie nationalité est l’humanité." Herbert George Wells