Aujourd'hui : "C’est de bonne guerre"

Bouclier, armure, lance, casque : la panoplie de Minerve, la déesse de la guerre, est au complet. Derrière un rideau négligemment relevé, elle se tourne vers nous, surprise dans un moment d’intimité.
Peindre une déesse toute nue, ce n’est pas très original. Et pourtant, voilà une œuvre tout à fait spéciale...

À l’époque, en 1613, la représentation de nus mythologiques est très courante. Cela donne une bonne excuse pour peindre de belles femmes dénudées.

Cependant, pas question que ces dames passent de l’autre côté du chevalet : la peinture de nu est exclusivement réservée aux hommes. Or, ici, le peintre est une femme !

Cette artiste audacieuse s’appelle Lavinia Fontana. Formée à la peinture par son père, elle acquiert une grande notoriété grâce à ses talents de portraitiste.
Tout Rome ne parle que d’elle ! À tel point qu’elle est invitée à la cour du Pape et devient la première femme à rejoindre l’Académie des Beaux-Arts de Rome.

Son mari, également peintre, est prêt à tout pour l’aider. Conscient que le talent de son épouse surpasse le sien, il arrête sa propre carrière pour devenir son assistant.

Et Lavinia Fontana, déjà peu conventionnelle, va plus loin en s’aventurant du côté de la peinture de nu. Aucune artiste professionnelle ne s’était encore confrontée à ce genre.

Si elle choisit de représenter Minerve, déesse sage et respectée des dieux, ce n’est d’ailleurs pas anodin.
Cette toile, réalisée un an avant sa mort, peut faire penser à son parcours : une artiste estimée par ses homologues masculins, qui ne renie pas sa féminité pour autant !

Pour en savoir plus :

Sur Lavinia Fontana

Sur les femmes peintres

Pour relire une anecdote sur une autre femme peintre de la Renaissance

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