Mais il a bu ?!

"Je note sur du papier la musique intérieure que j'entends."

Sergueï Rachmaninov

Bonjour,
Aujourd'hui : "Mais il a bu ?!"
Où l’on découvre un chef-d’œuvre qui a soigné son auteur.

Mars 1897, Saint-Pétersbourg. À 24 ans, le jeune Sergueï Rachmaninov est l’étoile montante de la musique russe. Et ce soir, il s’apprête à dévoiler au public sa Première Symphonie. Un beau moment en perspective…

Hélas, rien ne se passe comme prévu. Le chef d’orchestre Alexandre Glazounov est ivre, et massacre la composition. Pour les musiciens, c’est tout bonnement impossible de le suivre !

Illustration Musiktips
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Résultat : la critique descend l’œuvre. Un musicien va jusqu’à dire que cette dernière ne pourrait être appréciée qu’en enfer… Bref, l’échec est énorme.

Rachmaninov est lui-même conscient de la catastrophe : "Parfois, je me bouchais les oreilles pour m’empêcher d’entendre ma propre musique dont les dissonances me torturaient véritablement", explique-t-il plus tard.

Alexandre Glazounov, le chef d'orchestre, photo : Ctac
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Après cette soirée, le compositeur, anéanti, sombre dans une terrible dépression. Il va même jusqu’à détruire le manuscrit original de la symphonie ! Trois années passent sans qu’il n’écrive une seule ligne.

Heureusement, son médecin Nicolas Dahl parvient à l’aider : à coup de séances d’hypnose, il redonne confiance au compositeur. Et pour le soigner, il lui prescrit la création d’une nouvelle œuvre.

Nicolas Dahl, vers 1915, photographie
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Rachmaninov a beau ne pas être encore guéri, il se remet au travail sans tarder. C’est donc dans ces conditions qu’il imagine son Concerto pour piano n°2.

Certains spécialistes y voient d’ailleurs le reflet du chemin parcouru par Rachmaninov : le premier mouvement, le début, est assez tourmenté… alors que le dernier symbolise la joie de vivre retrouvée !

Écouter le Concerto pour piano n°2 en do mineur, op.18 de Sergueï Rachmaninov, 1897 (vidéo)
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L’œuvre, présentée en 1901, est un triomphe immédiat. Voilà l’échec de 1897 enfin effacé ! Le compositeur a de quoi être reconnaissant : il dédie d’ailleurs son concerto à son sauveur, Nicolas Dahl.