1907. Le photographe Heinrich Kühn embarque ses quatre enfants pour une promenade. Il n’oublie pas l’accessoire indispensable…

Eh non, il ne s’agit pas du panier à pique-nique, mais d’une toute nouvelle technique photographique !

Heinrich Kühn, Deux des enfants d'Heinrich Kühn, vers 1907, photographie autochrome, Neue Galerie, New York
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À l’époque, la photographie n’est pas considérée comme un art. Cela désole Kühn, qui s’est mis en tête de prouver le contraire : il travaille ses photos pour les faire ressembler à des tableaux, notamment aux toiles des impressionnistes qu’il admire.

Cela tombe bien, les frères Lumière viennent tout juste de breveter un procédé, "l’autochrome". Il permet de prendre des photographies… en couleurs !

Une boîte de plaques autochromes de la société Lumière, XXe siècle, photo : Anne Jea
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Leur recette secrète ? De minuscules morceaux de pommes de terre teintés en vert, violet et orangé. Ces derniers filtrent la lumière reçue, et des réactions chimiques s’occupent du reste.

Après des manipulations précises et chronométrées, l’image apparaît par transparence sur une plaque de verre.

Illustration Artips
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Elle peut ensuite être projetée comme une diapositive : les couleurs sont éclatantes, on croirait presque voir des tableaux.

Pile-poil ce que veut Kühn ! Le voilà donc qui entraîne toute sa famille avec lui dans l’expérience de l’autochrome, en faisant poser ses enfants et leur gouvernante.

Heinrich Kühn, Les enfants et la gouvernante d'Heinrich Kühn, vers 1910, photographie autochrome, Neue Galerie, New York
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Le photographe ne laisse rien au hasard, que ce soit la composition ou les couleurs. Il conçoit même des habits exprès pour cette technique : leurs tons bleu, rouge et blanc ressortent mieux sur le fond vert de la nature.

Devant le résultat, difficile de dire que la photographie n’est pas un art comme les autres !

Heinrich Kühn, Les filles d'Heinrich Kühn, vers 1910, photographie autochrome, Neue Galerie, New York
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Malheureusement, les autochromes ne sont pas vraiment pratiques… Ils sont encombrants, fragiles et coûteux. L’arrivée des pellicules, qui permettent des photographies en couleurs plus rapides et faciles, fait tomber l’autochrome aux oubliettes.

Pellicule Kodachrome 64, 35 mm, photo : Mailbox
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Pour en savoir plus :

Sur Heinrich Kühn

Sur le pictorialisme

Sur les autochromes

Pour découvrir la collection d’autochromes du musée départemental Albert-Kahn

Heinrich Kühn, Autoportrait, 1907, photographie autochrome, Bibliothèque nationale d'Autriche, Vienne
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