"On ne fait jamais rien d'extraordinaire, de grand et de beau, qu'en y pensant plus souvent et mieux que les autres."

Louis XIV

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Aujourd'hui : "Hymne à un postérieur"
Où l’on apprend qu’une opération royale peut avoir des conséquences inattendues.

 

Novembre 1686, Fontainebleau. Le roi Louis XIV est en bien mauvaise posture ! Le souverain est atteint d’une infection très mal placée qui le fait atrocement souffrir. Il a une fistule, une sorte d’abcès, au niveau de son royal séant…

Le roi de France doit donc subir une opération très risquée pour la faire retirer. Et c’est le chirurgien Félix qui est choisi pour cette mission plus que périlleuse, puisqu’elle peut provoquer une hémorragie mortelle…

Hyacinthe Rigaud, Portrait de Louis XIV en costume de sacre, 1702, huile sur toile, 277 x 194 cm, Musée du Louvre, Paris
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Pour soutenir son royal époux dans cette terrible épreuve, Madame de Maintenon demande à Lully, le plus grand compositeur français de l’époque, de créer un hymne.

Et pour les paroles, ce sont les élèves du pensionnat de jeunes filles de Saint-Cyr qui s’en chargent : "Que Dieu protège notre roi, longue vie à notre roi" !

Écouter la version de Lully, Grand Dieu sauve le roi, 1686 (vidéo). Paul Mignard, Portrait de Jean-Baptiste Lully, 17e siècle, huile sur toile, 155 x 122 cm, Musée Condé, Chantilly

 

Après trois heures d’intervention, et avec un courage exemplaire, Louis XIV est finalement tiré d’affaire. L’hymne, lui, continue à être interprété, au point de devenir incontournable à la cour et de trotter dans toutes les têtes.

Selon la légende, vingt-huit ans plus tard, on le chante encore : Haendel, le compositeur du roi d’Angleterre George Ier, aurait été si frappé par sa beauté qu’il en aurait noté scrupuleusement les paroles et la mélodie.

Balthasar Denner (attribué à), Portrait de Georg Friedrich Haendel, vers 1726-1728, huile sur toile, 74 x 26 cm, National Portrait Gallery, Londres
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À son retour à Londres, Haendel aurait traduit le tout en anglais, pour le soumettre à George Ier sous le titre de God save the King. Le succès est immédiat… au point d’être adopté par la suite comme hymne du Royaume-Uni.

Un destin musical qui, bien que contesté, en fait ricaner plus d’un ! À commencer par la marquise de Créquy, écrivaine de la fin du 18e siècle : "Que l’hymne des Anglais naquit d’un anus, voilà qui ne cesse de me faire rire sans toutefois me surprendre" !

L'hymne anglais God save the King est modifié en God save the Queen lorsqu'une souveraine occupe le trône, ici Élisabeth II (vidéo)
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" On ne fait jamais rien d'extraordinaire, de grand et de beau, qu'en y pensant plus souvent et mieux que les autres. "

- Louis XIV -

Racontée par Noémie Dumanois

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